"Je vais bien, ne t'en fais pas"

Publié le par Catherine

"Je vais bien, ne t'en fais pas"

C'est étrange comme le célibat interpelle.

Personnellement, le célibat des prêtres m'interpelle tout comme celui des nonnes. Celui des parents solos m'interpelle nettement moins. Sans doute parce que je suis solo, sans doute parce que je suis célibataire et qu'au moment de l'explosion atomique de mon couple, j'ai mangé quelques champignons hallucinogènes (rapport à l'explosion atomique) qui m'ont ouvert les yeux.

En général, au moment douloureux de la séparation, l'entourage proche, éloigné et même parfois très éloigné tente de vous rassurer à coup de : "tu es encore jeune, tu referas ta vie", même si ce n'est pas exactement cela que vous avez besoin d'entendre à ce moment là. Le regard torve, les cheveux gras, des valises sous les yeux et un, deux, trois..... moutards accrochés aux basques vous fantasmez juste sur un moment seule au....wc.

Puis les semaines et les mois passent et pas l'ombre d'un Adonis bedonnant à l'horizon. Emplit d'une pitié feinte, l'entourage adapte son discours : "Donne-toi le temps, tu as raison".

La veille du premier anniversaire de votre "nouvelle vie" le baromètre de la compassion monte de quelques degrés : "Un an c'est suffisant non"? "Pense à toi"....Hé bien oui, justement je pense à moi et c'est exactement pour cela que je suis toujours célibataire!!!!

La veille du second anniversaire de votre "nouvelle vie" qui commence à sentir la poussière, il n'y a plus de baromètre. Cassé, explosé à l'aide de leurs talons, votre entourage, votre famille, vos amis en arrivent à se demander comment, un jour, vous avez été mariée et encore plus comment, un jour, vous avez eu un ou plusieurs enfants.

La veille du troisième anniversaire de votre vie monastique, on vous soupçonne d'être prisonnière de votre progéniture, enfermée à double tour dans un donjon dont la porte est gardée par un cerbère à 5 têtes. Chaque soupirant se présentant, guitare à la main et vous chantant la sérénade, se voit subir les pires sévices infligés par le gardien de la porte des Enfers.

Le célibat du parent solo peut être subi mais peut être aussi synonyme de grande liberté. Le temps nécessaire pour digérer une rupture est propre à chaque personne. Le temps pour rétablir la confiance envers l'Autre l'est tout autant.

Personnellement, "je vais bien, ne t'en fais pas".

"Votre célibat est ce que vous en faites" (entendu dans Suburgatory)

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