Sept ans de malheur

Publié le par Catherine

Sept ans de malheur

Sans doute rentrais-tu chez toi après une longue journée de travail. Il faisait chaud, il faisait beau.

Peut-être rêvais-tu d'une boisson bien fraîche, d'une épouse et d'enfants qui t'attendaient.

Peut-être écoutais-tu la musique à fond parce qu'après tout on est un peu tous pareil, quand le ciel est bleu, la température monte, le volume de la sono grimpe, on se sent libre, on se sent immortel et on appuie sur le champignon sans trop se soucier des conséquences.

Peut-être regardais-tu l'écran de ton gsm...

Pourtant c'est une rue limitée à 50km/h. Pourtant cette rue traverse un village. Pourtant quand il fait beau les enfants jouent.

Le résultat c'est que tu as brisé le rétroviseur de ma voiture. Sans même te retourner, tu as continué ta route laissant mille morceaux sur le trottoir.

Ce soir je n'arrive plus à m'orienter. Je tente de regarder tout autour de moi et d'observer l'environnement. Derrière-moi, sur le côté, mais plus moyen. L'image que je perçois n'est plus inversée. Au contraire ma vision est bien réelle. C'est malhonnête, c'est un délit de fuite.

Ce soir mon humeur est entaillée.

Certes ce ne sont que quelques morceaux de verre. Il n'y a pas de dégâts humains. Sache cependant que j'ai déjà le coeur en miettes, que mon regard perd parfois de son éclat, que je tente tous les jours d'effacer les derniers fragments d'un passé biaisé.

Tout ça pour te dire que j'ai le moral d'un tout-terrain doté de suspensions hydrauliques. Ma direction et ma transmission sont bien réglées. Mon moteur à explosion émet parfois de la fumée noire et j'ai quelques réglages à faire au niveau du freinage mais je n'aime pas du tout, mais alors là pas du tout, quand quelqu'un brise mon miroir.

Ceci dit tu t'en es pris pour sept ans au moins....

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